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Entretien avec Adrián Cruz, Prix de Lausanne 2017

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09 Oct 2019

Pendant mon voyage aux États-Unis, je me suis arrêtée à Atlanta, GA pour rendre visite à Adrián Cruz, le candidat pour lequel j’étais interprète pendant le Prix de Lausanne 2017. Je lui ai posé quelques questions sur les deux ans qui ont suivi la compétition. Je me rappelle de lui comme d’un danseur positif et très travailleur. Voici donc un aperçu de ce qu’est sa vie actuellement…

Salut Adrián, est-ce que tu peux te présenter ?

©JoséManuel

©JoséManuel

Je m’appelle Adrián Cruz, je viens de Saragosse (Espagne) et j’ai 19 ans. J’ai étudié à María de Ávila et je suis actuellement dans l’Atlanta Ballet 2. J’ai commencé avec le Breakdance à l’âge de 6 ans, mais quand à 9 ans j’ai décidé de suivre mon frère et j’ai voulu essayer la danse classique. Je suis allé prendre un cours et la professeure a dit à ma mère : « ne t’inquiète pas, il veut juste faire comme son frère, ça va lui passer », mais quand elle venue me chercher elle lui a dit : « laisse-le continuer parce qu’il est bon ». Mon frère (Diego Cruz) danse au San Francisco Ballet depuis qu’il a 18 ans (il en a actuellement 32). Et j’ai voulu suivre sa voie et en faire mon métier. Il a toujours été un exemple et les gens disent que nous nous ressemblons beaucoup quand on danse. Comme il est beaucoup plus âgé on ne nous compare pas vraiment dans ce sens, mais j’apprécie beaucoup de pouvoir faire la même chose que fait mon frère.

Tu as participé au Prix de Lausanne il y a presque deux ans. Quel est ton meilleur souvenir de la semaine ?

La semaine entière a été incroyable. Je me souviens qu’au début j’étais très nerveux pour tout ce qui concernait les présentations parce que je ne savais pas l’anglais et ma première impression fut : « wow je vais être complétement perdu et je ne sais pas si je serai capable de m’exprimer, d’avoir confiance en moi et de comprendre les autres personnes et les professeurs pendant les cours », mais tu étais avec moi et j’ai pu tout faire.

Pourquoi as-tu choisi d’aller à The School of the Hamburg Ballet ?

©JoséManuel

©JoséManuel

C’était bien parce qu’on avait des cours de contemporain et de classique et on a fait beaucoup de répétitions sur scène pour les variations. J’ai dansé La Sylphide (James, Act II, Bournonville (Lovenskjold)) comme variation classique et ensuite pour le contemporain j’ai dansé Le Sacre de John Neumeier (toutes les variations contemporaines du Prix de Lausanne 2017 étaient de Neumeier). Ma professeure (Lola de Ávila) m’a dit qu’elle choisirait celle-là parce que c’était quelque chose de complètement opposé à ce que je faisais en classique et les gens pourraient donc se rendre compte que j’étais capable de maîtriser plusieurs styles de danse. C’était une variation très difficile et seulement trois garçons ont osé la prendre. Yohan Stegli – le coach de la variation – nous a raconté que, une fois quand il l’a dansée, il a vomi tellement cette variation était difficile et fatigante.

Pourquoi as-tu choisi d’aller à The School of the Hamburg Ballet ?

À la fin de la semaine, après le Networking Forum, j’ai reçu une dizaine d’offres et j’en ai discuté avec ma professeure parce que je m’étais mis en tête que j’allais entrer dans une compagnie. Elle m’a dit qu’ils ne m’engageraient pas et m’a conseillé d’aller là-bas parce que c’est une très bonne école avec un bon répertoire et qu’ils compteraient beaucoup sur moi.

Et Atlanta Ballet 2 ?

Quand j’ai été diplômé de l’école de Hambourg, ils ne m’ont pas offert de contrat et le problème c’est que je m’étais blessé le pied je ne savais pas comment faire pour auditionner. Mon frère m’a parlé du Ballet d’Atlanta, une petite compagnie en expansion dans laquelle j’aurais beaucoup d’opportunités. J’ai donc envoyé une vidéo, j’ai été accepté et c’est incroyable. Je me sens très à l’aise, les gens sont géniaux, le directeur et les professeurs me traitent très bien et comptent beaucoup sur moi. Jusqu’à maintenant nous avons dansé Casse-Noisette (de Yuri Possokhov) avec la compagnie et La Belle et la Bête (de Bruce Wells) dont la première a eu lieu en février 2019.

Quel est ton horaire hebdomadaire ?

L’horaire à Atlanta est dur. On a les cours le matin : trois jours avec la compagnie et trois jours avec l’Atlanta Ballet 2. Ensuite on a en général trois heures de répétition, une heure de pause pour manger et encore trois heures de répétition. La compagnie ne travaille pas le lundi, mais l’Atlanta Ballet 2 a cours de classique le matin, des cours de contemporain, de pas de deux et de Pilates.

Selon toi, est-ce qu’il y a une différence entre danser en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis ? Comment c’était de danser en Allemagne ? Et aux États-Unis ?

J’ai l’impression qu’en Espagne la danse classique n’est pas aussi valorisée qu’aux États-Unis ou que dans les autres pays européens. Ceux qui ont étudié en Espagne finissent par aller en Amérique ou à un autre endroit d’Europe même si, maintenant, l’Espagne a une compagnie qui n’est pas mal du tout. En ce qui concerne les différences entre l’Europe et l’Amérique, je pense que ça dépend principalement de la compagnie. C’est possible qu’aux USA il y ait plus de diversité.

As-tu un rêve et est-ce qu’il y a une compagnie que tu voudrais intégrer ?

Il n’y a pas vraiment de compagnie que je voudrais intégrer, mais mon rêve c’est bien sûr de devenir danseur étoile dans une compagnie dans laquelle j’aurais l’opportunité de beaucoup danser et où je serais apprécié. J’ai l’impression que dans une petite compagnie je serais tout aussi heureux et que j’aurais la possibilité de danser plus. Je cherche toujours à être heureux où je me trouve et à pouvoir danser ce que j’ai envie de danser. En plus, dans le monde du ballet on ne reste pas toujours au même endroit. Beaucoup se déplacent et essayent d’autres choses. Tu peux commencer dans une petite compagnie comme corps de ballet et obtenir beaucoup de rôles principaux et être une étoile là-bas, puis partir à un autre endroit et être rien ou l’inverse. Tout est inattendu.

Je crois qu’un danseur doit penser à être heureux avec ce qui l’entoure, à l’endroit où il se trouve, en dansant ce qu’il a envie de danser et en étant heureux avec lui-même.

Est-ce qu’il y a un rôle que tu aimerais danser ?

Ça me plairait beaucoup de danser Don Quixote parce qu’à part le fait que c’est mon ballet préféré, je ne l’ai jamais dansé sur scène. L’autre ballet dont j’ai dansé beaucoup de variations et que j’aime beaucoup c’est La Sylphide. J’ai toujours été plus attiré par la danse classique, mais aujourd’hui le monde du ballet s’adapte un peu à beaucoup de choses néoclassiques ou contemporaines que j’aime aussi danser.

Adrián danse actuellement avec l’Atlanta Ballet 2 !

Alice Moraz